
LA CATASTROPHE DE TCHERNOBYL
Dans le monde, la sécurité et la sûreté des centrales nucléaires constituent un enjeu important. En effet, chaque centrale nucléaire doit être extrêmement bien sécurisée afin d’éviter d’importants accidents comme celui de Tchernobyl. La sécurité des centrales nucléaires a été prévue dès leur conception et est une proprièté absolue tout au long de leur utilisation. Elle est garantie au quotidien par une « culture sureté » c’est-à-dire une excellente maîtrise des installations et de leur fonctionnement.
En France, il y a 19 centrales nucléaires de production d’électricité (CNPE). Ces centrales appellées REP sont des centrales à réacteur à eau pressurisée.

C’est EDF qui assure la sécurité des ces installations nucléaires grâce notamment à une série de barrières étanches successives.
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La première barrière est une gaine métallique contenant le combustible nucléaire. Cette gaine ou crayon, est un tube métallique étanche qui contient les pastilles d’uranium.
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La seconde barrière est le circuit primaire ; c’est un circuit fermé dans lequel circule l’eau chargée d’extraire la chaleur dégagée par le cœur du réacteur.
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Enfin, la troisième barrière est l’enceinte de confinement ; elle est constituée d’une paroi de béton pour les centrales de 900 MW (mégawatt) et de deux pour celles de 1300 et 1400 MW. Elle contient aussi les grands composants du circuit primaire.

Par ailleurs, un système de redondance a été conçu pour devenir une règle de conception. En effet, tous les systèmes de sûreté sont doublés alors qu’un seul suffit ; c’est une mesure de précaution au cas où l'un ne fonctionne pas ou/est défaillant. Les appareils de mesure sont triplés voir quadruplés.
Il existe également une diversification des matériels pour assurer une fiabilité maximale des installations techniques , car par exemple la circulation d’eau à l’intérieur d’un circuit est assurée par une pompe entraînée par un moteur électrique et aussi par une autre pompe entraînée par une turbine à vapeur. Enfin, les locaux sont séparés afin d’éviter l’indisponibilité des deux systèmes ou matériels ayant la même fonction.
La culture sûreté repose sur 3 facteurs :
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Le professionnalisme des salariés avec le respect des règles et des procédures. Plus de 1 800 000 heures de formation ont été dispensées en 2009 dont 300 000 heures sur les simulateurs, représentation exacte de la salle des commandes d’un réacteur.
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Un contrôle rigoureux, car de nombreux tests sont réalisés sur les installations afin d’assurer le meilleur fonctionnement possible. Des contrôles réguliers sur les installations sont aussi réalisés pour optimiser la sûreté de la centrale ; ils sont effectués par des organismes indépendants comme l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) en liaison avec les Directions Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL). L’ASN a été créée par la loi n°2006-686 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire appelée loi TSN. Les centrales possédant cette entité indépendante (ASN), doivent lors des opérations d’exploitation et de maintenance, assurer le contrôle, le respect des prescriptions et les règles de sureté et de qualité. Dans une centrale contenant quatre réacteurs, les vérifications (60) sont effectuées par environ quarante personnes.
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L’expérience peut également jouer un rôle important avec l’accumulation d’exploitations des réacteurs qui permet une analyse rapide et efficace des dysfonctionnements rencontrés.
Au niveau international, des catastrophes comme celle de Tchernobyl ont permis de nombreuses améliorations au niveau des centrales nucléaires comme l’intégration de modifications importantes sur les réacteurs RBMK et une réflexion d’envergure internationale sous la direction de l’AIEA (Agence Internationale l’énergie Atomique).
Il existe deux plans différents en cas d’accident dans une centrale :
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Le Plan d’Urgence Interne Conventionnel, qui sert à secourir les blessés sur le site et rassembler du matériel pour s’occuper de la meilleure façon de l’accident.
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Le Plan d’Urgence Interne Sûreté et Radiologie, qui sert à éviter le développement et la propagation de radioactivité chez l’Homme et dans la nature.
Ces deux plans déclenchent une mobilisation très rapide et très efficace de moyens techniques et humains nécessaires pour retrouver un état stable.
Dans n’importe quelle centrale nucléaire, une centaine de personnes sont mobilisées pour assurer la gestion technique, la mise en œuvre des moyens ou de la communication.
Lors du déclenchement d’un des deux plans d’urgence interne, au niveau local, un poste de commandement est mis en place pour ramener le plus rapidement possible la centrale dans un état sûr et pour limiter les différentes conséquences possibles sur l’environnement et sur l’Homme. Alors qu’au niveau national, lorsqu'un des deux plans est déclenché, des experts spécialisés dans la gestion des situations d’accident interviennent. Les pouvoirs publics sont d’abord prévenus puis les médias et le grand public le sont à leur tour.
En cas de danger important, le préfet peut alors déclencher le Plan Particulier d’intervention (PPI) qui permet aux pouvoirs publics de prendre les mesures adéquates pour protéger l’Homme et l’environnement. Le déclenchement du PPI entraîne la mobilisation de l’organisation de crise d’EDF, de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et de l’Institut pour la Radioprotection et la Sûreté Nucléaire (IRSN), l’information est diffusée de manière continue pour prévenir toute la population, des structures médicales et de logement sont prêtes à l’utilisation comme les hôpitaux et les centres spécialisés. Ils peuvent ainsi accueillir des blessés contaminés ou organiser une mise à l’abri.
Le préfet devient alors le directeur des opérations de secours ; il fixe donc les structures et l’organisation des secours lors de l’accident.
Des analyses et des évaluations de l’évolution de la situation sont réalisées. Si la situation le nécessite, le gouvernement et le ministre de l’Intérieur peuvent faire appel au Centre Opérationnel de Gestion Interministérielle des Crises (COGIC). Ce centre se mobilise et met alors des moyens supplémentaires comme des moyens de secours humains et matériels.

Les différents plans d’intervention sont régulièrement testés dans les régions où se situent des centrales nucléaires. Les éventuels dysfonctionnements sont ainsi corrigés et les plans sont de plus en plus améliorés. Ces tests permettent également l’efficacité des dispositifs et la gestion des accidents. Tous les ans, toutes les centrales nucléaires réalisent une dizaine d’exercices testant les plans d’intervention. Il y a 3 différents types d’accidents possibles :
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Les accidents de contamination qui correspondent à un ou plusieurs rejets de produits radioactifs, il y a différents modes d’exposition :
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Interne : il y a par inhalation des particules radioactives, par ingestion d’aliments contaminés et par un passage par la peau. Dans ce cas, les organes reçoivent des doses en fonction de l’importance des rejets radioactifs, cela s’appelle des doses à l’organe. Elle est particulièrement dangereuse car les atomes radioactifs sont installés de manière permanente sur l’Homme.
Ce phénomène vient du fait que les rayons alpha, qui sont émis par un atome radioactif, sont normalement arrêtés par quelques centimètres d’air mais dans ce cas, ils déposent leurs énergies au sein d’un organe ou d’un tissu.
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Externe et Uniforme : tous les organes reçoivent alors la même dose. Cette exposition est moins dangereuse que l’exposition interne car les rayons bêtas sont arrêtés en cours de chemin par des couches d’air.
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Les accidents d’irradiation, qui proviennent du fait qu’une source radioactive intense sort de ses protections, cela peut arriver lors :
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D’accidents de transport
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D’utilisations industrielles de radioéléments
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D’utilisations médicales de sources radioactives
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Les accidents d’irradiation et de contamination qui sont les plus graves car ils combinent en général les deux risques.
Le préfet du département doit alors prendre des mesures pour la protection des populations. Ces mesures consistent en :
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La mise à l’abri des populations exposées au rejet de produits radioactifs
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L’évacuation des populations menacées, avant rejet éventuel de produits radioactifs
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La prise de comprimés d’iode stable par la population selon le niveau d’événement rencontré
Une loi datant du 11 juillet 2011 a réformé les dispositifs de stockage et de distribution des comprimés d’iode. Dans un délai de 12 heures après la décision préfectorale, la distribution des comprimés à la population doit être réalisée dans différents lieux comme :
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Les établissements scolaires et crèches
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Les établissements médico-sociaux
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Les établissements de soins
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L’hôtel de ville et les mairies